Pendant que les géants du divertissement s'affrontent dans le streaming payant (SVOD), le streaming gratuit financé par la publicité (AVOD) prépare son retour...
La SVOD payant s'est imposée depuis quelques années comme une évidence. Netflix a été un acteur majeur dans cette démocratisation. Mais la concurrence fourbit ses armes. Plusieurs géants du numérique ont décidé de se lancer également à la conquête de ce marché : Amazon ou Disney notamment. Pendant ce temps, des acteurs plus modestes du monde de la création de contenus ont imaginé d'autres modèles économiques pour survivre dans cet univers ultra concurrentiel.
Le consentement à payer diminue
La multiplication des offres oblige les consommateurs à s'abonner à plusieurs médias pour suivre les séries qui les intéressent. À l'image de ce qui se passe dans le football (3 diffuseurs différents pour une même compétition), les usagers cherchent donc de plus en plus des solutions de repli. Selon une étude, une majorité des utilisateurs seraient même prêts à accepter de regarder des messages publicitaires en échange de payer moins cher.
Le financement par la publicité
Cette étude a donné des idées à certains distributeurs de contenu : financer leur plateforme par la publicité et non par des abonnements. Cette idée, aussi ancienne que la publicité elle-même, est remise au goût du jour. Les études prévoient un marché qui atteindrait 62 milliards de dollars pour l'année 2024, rien que pour l'AVOD. Une manne colossale qui permettrait de financer la production de contenu sans que cela ne coûte rien aux utilisateurs.
Une différence de contenus
Une vraie tendance de fond est en train de s'opérer aux États-Unis. Une scission entre AVOD et SVOD. LA SVOD, payante, favorise maintenant largement le développement de ses propres programmes. Le catalogue global est constamment renouvelé et agrémenté régulièrement de contenus exclusifs. C'est le meilleur moyen d'attirer et de fidéliser les clients. L'AVOD, elle, est composée à 80 % de titres produits par d'autres sociétés. Souvent, des programmes datant d'il y a au moins 5 ans. L'AVOD devient donc une sorte de replay, qui vient en complément de la SVOD, proactive dans la création de contenus.
L'AVOD en France
Ce qui se passe aux États-Unis est souvent précurseur de ce qui arrivera en France prochainement. Actuellement, l'AVOD en France est quasi exclusivement constitué de replay de reportages. Mais, il n’y a quasiment aucun contenu cinématographique disponible gratuitement en replay. En cause, la législation très dure à ce sujet en France. Mais les choses sont en train de changer : Hulu devrait débarquer en France et France Télévisions négocie avec la régie du cinéma pour diffuser des films peu après leurs sorties en salles. Les spectateurs n'ont donc pas fini d'avoir du contenu à visionner, que ce soit gratuitement ou de manière payante.
